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Les v’là ! (À la Tessonnière.) Allez-vous-en vitement mener notre fumier au pré avec Jean, par là !

LA TESSONNIÈRE. Le fumier ?

REBEC, très-ému. Eh oui ! eh oui ! sauvez-vous ; il n’est que temps !

LA TESSONNIÈRE. Au fumier !… Allons, va pour le fumier ! (Il s’en va.)

ROXANE. Eh bien, et moi ? Je ne peux pourtant pas mener le fumier ?

REBEC. Au moulin ! au moulin !

CORNY. Trop tard ! Allez battre des pois dans la grange.

LOUISE. Elle ne saura pas. Je l’emmène, elle gardera les chèvres avec moi.

ROXANE. Dieu, quelle existence ! pas un jour de sécurité !

LOUISE. Venez, venez, ma tante ! (Elle l’emmène.)

CORNY. Eh bien, et toi, Cadio ? Je ne te savais pas là.

CADIO. Oh ! moi, je ne risque rien. Je ne suis point mal avec les bleus. Je vais seulement faire le guet derrière les buissons.

REBEC. N’ayez pas l’air de vous cacher.

CADIO. Ne craignez pas. Je connais mon affaire. (Il sort par le hangar.)

REBEC, à Corny, regardant de la barrière. Diable ! cette fois, ce n’est pas une fausse alerte ; ils viennent bien par ici.

CORNY. D’accord ! mais ça va passer sur le chemin. Qu’est-ce que vous voulez que ça vienne faire chez nous ?

REBEC, qui regarde toujours. C’est des militaires, Dieu me pardonne ! Ils ne sont guère plus de cinquante. C’est l’escorte de quelque général qui va en chaise de