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HENRI. Bien ! je respire. Merci, mon Cadio ! (Il se touche le bras.)

MOTUS. Mon lieutenant, tu es blessé ?

HENRI. Je crois que oui. Tiens, en deux endroits du même bras ! J’ai donné mon mouchoir à un cavalier qui avait la tête fendue. En as-tu un, toi ?

MOTUS. Un mouchoir ? Non, mon lieutenant, je ne connais pas ça.

CADIO. Voilà le ruban de ma cornemuse avec une poignée d’herbe mâchée ; ça arrête le sang. (Il panse Henri adroitement.)

HENRI. C’est parfait ! Serre plus fort ! Tu vois bien que tu n’as plus peur. Tu ne perds pas la tête, tu assistes les amis.

CADIO. Oui, mais j’ai peur tout de même. Ça ne passe pas comme ça !

HENRI. À cheval ! à cheval ! voilà le colonel.



SCÈNE XII. — Les Mêmes, LE CAPITAINE RAVAUD, devenu colonel, suivi d’un détachement.


LE COLONEL, (descendant de cheval.) Non, halte ! sonnez le ralliement. (Motus sonne le ralliement.)

CADIO, quand il a fini. Voilà qui est beau ! Je voudrais connaître cet instrument-là !

MOTUS. Citoyen la Tignasse, on peut te l’apprendre ; mais ça n’est pas dans un jour qu’on peut en détacher comme ça. Et d’abord, vois-tu, il faut avoir les cheveux en tresses et en queue ! Tant que tu auras la tête couverte en chaume, tu n’apprendras rien qu’à souffler dans la peau de vache.

LE COLONEL, qui a donné des ordres à des officiers. C’est entendu,