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TIREFEUILLE. Je voulais l’expédier, les autres ont pas voulu.

MACHEBALLE. Ils ont bien fait ! Faut qu’il dise où sont les bleus.

TIREFEUILLE. Tâchez ! Moi, j’ai pas de patience.

MACHEBALLE. Où vas-tu ? Faut m’aider à le confesser.

TIREFEUILLE. Non, je suis trop las.

MACHEBALLE. Tu le feras souffrir, ça te remettra.

TIREFEUILLE. Quand vous me le donneriez à écorcher vif, faut que je dorme !

MACHEBALLE. Tu le prends comme ça ? veux-tu que je t’envoie dormir dans l’autre monde ?

TIREFEUILLE. Oh ! à c’t’heure, chacun le prend comme il peut. Faut que je dorme ou que je crève. (Il se jette sur la bruyère.)

MACHEBALLE. Personne n’obéit plus. Ça ne peut pas aller plus mal. Ah ! le v’là, ce prisonnier.


SCÈNE VII. — MACHEBALLE, TIREFEUILLE, endormi ; HENRI, lié et désarmé, amené par cinq ou six Vendéens.

MACHEBALLE. Ses papiers, vite ?

UN VENDÉEN. On l’a fouillé, il n’avait rien !

MACHEBALLE. Son habit, ôtez-lui son habit ! Y a de l’or ou des papiers cousus dans la doublure.

HENRI. Comment me l’ôterez-vous sans me délier les mains ?

MACHEBALLE. Coupez, coupez les manches aux épaules !

UN VENDÉEN. Non, non, coupez pas ! C’est moi qu’ai pris l’homme, l’habit est à moi.