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SAINT-GUELTAS. Je le dis que tu vas te taire, et rester ici pour que nous ne soyons pas surpris et attaqués en flanc. Là est le grand danger. Ne l’oublie pas (bas), toi, le plus solide au poste !

MACHEBALLE. On restera, marchez !

SAINT-GUELTAS, aux autres. Je gagne la tête. J’enlève le faubourg. Suivez-moi de près avec vos hommes.

LE COMTE. Les voici, avec Stock.

UN GROUPE, qui traverse en fuyant. Les bleus, les bleus !… Nous sommes coupés !…

LE COMTE. Faites face alors, ralliez-vous !

STOCK. Oui, sacrement ! ralliez-vous…

UNE VOIX. Oui, oui, à la République ! elle fait grâce à ceux qui se rendent. Nous allons à Nantes !

D’AUTRES VOIX. À Nantes ! à Nantes !

LE COMTE, leur barrant le chemin. Malheureux ! vous allez à la mort !

QUELQUES FUYARDS, le repoussant et passant outre. Tant pis ! finir comme ça ou autrement…

SAINT-GUELTAS, saisissant deux hommes. Lâches ! je vous brûle la cervelle, si vous ne vous arrêtez pas !

SAPIENCE, paraissant au pied de la croix. Mes frères, mes enfants, au nom du Dieu des armées, je vous promets la victoire !

UNE VOIX. Tu mens, il nous abandonne ! Tu l’as mal prié, toi ! Laisse-nous tranquilles !

TOUS. À Nantes ! à Nantes ! (Ils fuient.)

SAINT-GUELTAS, essoufflé d’avoir lutté corps à corps en vain avec les fuyards. Bah ! c’est encore une panique, j’en suis sûr ! Messieurs, retournez sur vos pas, et empêchez que ça ne gagne plus avant. Moi, j’ai encore des gens sûrs, et nous tiendrons ici, Mâcheballe et moi.