qui certes a eu, comme mes parents, un tel crime en horreur ?
CHAILLAC. Je suis un homme impartial. J’ai toujours rendu justice aux vertus privées de votre oncle, et il fallait du courage pour ça, je vous en réponds ; mais sa conduite politique est impardonnable. Pardon, je vous afflige, vous savez ça aussi bien que moi. Ceux qui, à partir de sa défection, lui sont restés attachés sont gravement coupables à mes yeux. Je ne leur ferai pas de grâce. N’essayez pas de m’attendrir.
HENRI. Au moins, vous interrogerez mademoiselle Hoche avant de l’envoyer dans les prisons d’Angers ?
CHAILLAC. Je l’ai interrogée. Elle protége les insurgés par son silence.
HENRI. Puis-je lui parler, moi ?
CHAILLAC. Oui, moyennant votre parole de ne pas chercher à favoriser son évasion.
HENRI. Vous ne la connaissez pas. Elle refuserait…
CHAILLAC. N’importe, vous jurez ?
HENRI. Oui, monsieur.
CHAILLAC. Tenez ! on l’amène justement par ici, car voilà le convoi qui va emmener les prisonniers.
SCÈNE VII. — HENRI, MARIE, à la porte de l’église, des factionnaires les surveillent, des volontaires font monter les autres prisonniers sur des voitures de transport et des charrettes.
MARIE, (à voix basse). Ah ! Je suis heureuse de vous revoir, monsieur Henri ! Vous allez me dire si Louise et son père ont pu s’échapper. Je suis dévorée d’inquiétude !
HENRI. Ils sont en fuite.