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tourmenté et pénible, des expressions d’un goût faux, un manque sensible de proportion dans la composition de ses œuvres. Il ne trouvait l’éloquence et la poésie que quand il ne les cherchait plus. Il travaillait trop et gâtait souvent en corrigeant ; ce sont là de grands défauts en effet, mais quand on les rachète par de si hautes qualités, il faut être, comme il le disait ingénument de lui-même, et comme il avait le droit de le dire, diablement fort.

« Un type peut se définir la personnification réelle d’un genre parvenu à sa plus haute puissance. »

Voilà une excellente définition ; elle est de M. Armand Baschet, le biographe et le critique de Balzac.

« Saisir vivement un type, ajoute-t-il, le prendre sur nature, l’étreindre, le reproduire avec vigueur, c’est ravir un rayon de plus à ce merveilleux soleil de l’art. ».

Oui, certes, voilà la grande et la vraie puissance de l’artiste. Personne ne l’a encore possédée avec l’universalité de Balzac ; personne n’a autant créé de types complets, et c’est là ce qui donne tant de valeur et d’importance aux innombrables détails de la vie privée, qui lasseraient chez un autre, mais qui chez lui sont empreints de la vie même de ses personnages, et par là indispensables.

On a fait le relevé bibliographique des cent ouvrages que Balzac a produits dans une période de moins