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— Vous êtes seul ici ? lui demanda-t-elle sans lui rendre aucune espèce de salut.

Marcel et le notaire parurent, et les yeux étonnés de Julien interrogèrent Marcel, qui se hâta de lui dire :

— Madame est une personne qui souhaite acquérir ce pavillon, et qui…

— Je n’ai pas besoin qu’on me présente à ce monsieur, riposta aigrement la marquise, et je sais m’expliquer moi-même.

— Alors, madame, dit Julien en riant, ce monsieur attend vos ordres.

— Je vous ai fait une question, reprit la marquise sans se déconcerter, je vais la rendre plus claire. Où a passé la comtesse d’Estrelle ?

Julien recula d’un pas. Marcel, voulant éviter une scène ridicule, lui fit vivement un signe en touchant son front avec le doigt, pour lui faire entendre que cette femme avait l’esprit dérangé.

— Ah ! fort bien, dit Julien, parlant du ton dont on parle aux enfants et aux fous. Madame la comtesse d’Estrelle ? Je ne la connais pas.

— Sotte réponse, monsieur le peintre, et tout à fait inutile. Je veux parler à cette dame, et je sais qu’elle demeure ici… de temps en temps !

— Marcel, dit Julien en s’adressant à son cousin, est-ce toi qui m’amènes cette dame ?

Marcel fit avec angoisse un signe de tête négatif.