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elle passa dans le vestibule, ouvrit elle-même la porte et se trouva en face de M. Antoine. Bien qu’il eût préparé son rôle, il se trouva un peu surpris, lui qui croyait surprendre son monde.

— Vous, mon voisin ? lui dit Julie jouant l’étonnement. Que faites-vous donc là ? Vous êtes donc revenu à l’hôtel ? Qui vous a dit où j’étais ? et quelle idée avez-vous de traverser mon jardin ?…

Et, sans écouter sa réponse, elle passa son bras sous celui de l’horticulteur et l’entraîna à une certaine distance du pavillon, au bord de la petite pièce d’eau qui marquait le centre de la pelouse en face de l’hôtel.

— Mais… c’est que j’allais au pavillon, bégaya M. Antoine.

Je, je pense bien, puisque je vous ai trouvé à la porte.

— J’y allais… à bonnes intentions ; mais…

— Qui en doute ? Ce n’est certainement pas moi, mon ami.

— Ah ! voilà que vous m’appelez enfin comme je veux ! Eh bien, alors… vous voulez me parler seul à seul, je vois… Moi de même ; je vous veux entretenir d’une idée…

— Asseyons-nous sur ce banc, mon voisin, je vous écouterai ; mais, auparavant, vous m’entendrez, vous, car j’ai une confession à vous faire.

— Bon ! bon ! je la sais, votre confession ; vous avez cueilli mon lis ?