Page:Sand - Andre.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

la vase, et qui a gardé le nom de Château-Fondu.

— Voilà un conte comme je les aime, dit Geneviève.

— Ce qui accrédite celui-là reprit André, c’est que dans les chaleurs, lorsque les eaux sont basses, on voit percer çà et là des amas de terres ou de pierres verdâtres que l’on prend pour des créneaux de tourelles.

— Je ne sais ce qui en est, dit Joseph ; mais il est certain que mon chien, qui n’est pas poltron, qui nage comme un canard, et qui est habitué à barboter dans les marais pour courir après les bécassines, a une peur effroyable du Château-Fondu ; il semble qu’il y ait là je ne sais quoi de surnaturel qui le repousse ; je le tuerais plutôt que de l’y faire entrer.

— C’est un endroit tout à fait merveilleux, dit Geneviève. Est-ce bien loin d’ici ?

— Oh ! mon Dieu, non, dit André, qui mourait d’envie de rencontrer encore Geneviève dans les prés.

— Pas bien loin, pas bien loin ! dit Joseph ; il y a encore trois bonnes lieues de pays. Mais voulez-vous y aller, mademoiselle Geneviève ?

— Non, monsieur ; c’est trop loin.

— Il y aurait un moyen : je mettrais mon gros cheval à la patache, et…

— Oh ! oui, oui ! s’écrièrent Henriette et ses ouvrières ! menez-nous au Château-Fondu, monsieur Joseph !