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de ma sœur qui se marie, et nous avons quatre ouvrières dans la maison. Quatre ! et des plus jolies, ma foi ! Moi, je ne fais que dévider le fil et de ramasser les ciseaux de ces Omphales. Je tourne à l’entour en sournois, comme le renard autour d’un perchoir à poules, jusqu’à ce que la moins prudente se laisse prendre par le vertige et tombe au pouvoir du larron. Le soir, quand elles ont fini leur tâche, je les fais danser dans la cour au son de la flûte, sur six pieds carrés de sable, à l’ombre de deux acacias. C’est une scène champêtre digne d’arracher de tes yeux des larmes bucoliques. Ah ! tu me verras ce soir transformé en Tityre, assis sur le bord du puits ; et je veux te faire voltiger toi-même au milieu de mes nymphes. Ah çà ! tu sais l’usage du pays ? Les ouvrières en journée mangent à la même table que nous. Ne va pas faire le dédaigneux ; songe que cela se fait dans tout le département, dans les grands châteaux tout comme chez les bourgeois.

— Oui, oui, je le sais, répondit André ; c’est un usage du vieux temps que les artisans ne cherchent pas à détruire.

— Moi, j’aime beaucoup cet usage-là, parce que les filles sont jolies. Si jamais je me marie, et si ma femme (comme font beaucoup de jalouses) n’admet au logis que des ouvrières de quatre-vingts ans, je saurai fort bien les envoyer manger à l’office, ou bien je leur ferai servir des nougats de pierre à fusil qui les dégoûteront de mon ordinaire. Mais ici c’est