souris ou d’une araignée : « Ah ! dit-il, Geneviève n’a peur de rien ; c’est un petit dragon. » Si je me mets en colère : « Ah ! Geneviève ne se fâche jamais ; c’est un petit ange. » Et « Geneviève aux grands yeux… » et « Geneviève au petit pied… » Tout cela n’est pas amusant à entendre répéter du matin au soir ; de sorte que j’avais fini par te détester cordialement, ma pauvre Geneviève.
— Si je revois jamais M. Joseph, dit Geneviève, je lui ferai certainement des reproches pour le beau service que m’a rendu son amitié ; mais je n’en aurai pas de si tôt l’occasion. En attendant, il faut que je lui écrive ; donne-moi l’écritoire, Henriette.
— Comment ! il faut que tu lui écrives ? s’écria Henriette, dont les yeux étincelèrent.
— Oui vraiment, répondit Geneviève en souriant ; mais rassure-toi, ma chère, la lettre ne sera pas cachetée, et c’est toi qui la lui remettras. Seulement, je te prie de ne pas la lire avant de la lui donner.
— Ah ! tu as des secrets avec Joseph !
— Cela est vrai, Henriette, je lui ai confié un secret ; il te le dira, j’y consens.
— Et pourquoi commences-tu par lui ? Tu n’as donc pas confiance en moi ? tu me crois donc incapable de garder un secret ?
— Oui, Henriette, incapable, répondit Geneviève en commençant sa lettre.
— Comme tu es drôle ! dit Henriette en la regar-