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à la lueur d’une vieille lanterne de fer suspendue au plafond de l’écurie, que Geneviève était là et suivait tous ses mouvements avec anxiété. Elle était si pâle et si brisée que, contre sa coutume, Joseph fut attendri.

— Soyez tranquille, lui dit-il, je serai bientôt arrivé.

— Et revenu ? lui demanda Geneviève d’un air suppliant.

— Ah ! diable ! cela est une autre affaire. Six lieues ne se font pas en un quart d’heure. Et puis, si André est vraiment mal, je ne pourrai pas le quitter !

— Oh ! mon Dieu ! que vais-je devenir ? dit-elle en croisant ses mains sur sa poitrine. Joseph ! Joseph ! s’écria-t-elle avec effusion en se rapprochant de lui, sauvez-le, et laissez-moi mourir d’inquiétude.

— Ma chère demoiselle, reprit Joseph, tranquillisez-vous ; le mal n’est peut-être pas si grand que vous croyez.

— Je ne me tranquilliserai pas ; j’attendrai, je souffrirai, je prierai Dieu. Allez vite… Attendez, Joseph, ajouta-t-elle en posant sa petite main sur la main rude du cavalier ; s’il meurt, parlez-lui de moi, faites-lui entendre mon nom, dites-lui que je ne lui survivrai pas d’un jour !

Geneviève fondit en larmes ; les yeux de Joseph s’humectèrent malgré lui.