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Elle resta longtemps pensive devant sa glace, oubliant de relever ses cheveux épars ; ses joues étaient animées, et un sourire charmant l’embellissait encore. Elle s’était levée tard, et la matinée était avancée. André entra dans la première pièce sans qu’elle l’entendît, et elle s’aperçut tout à coup qu’il était passé dans l’atelier ; il avait toussé pour l’appeler.

Alors elle se leva si précipitamment qu’elle fit tomber son miroir et poussa un cri. André, effrayé du bruit que fit la glace en se brisant, et surtout du cri échappé à Geneviève, crut qu’elle se trouvait mal et s’élança dans sa chambre. Il la trouva debout, vêtue de sa robe blanche et toute couverte de ses longs cheveux noirs. Le premier mouvement de Geneviève fut de rire en voyant la terreur d’André pour une si faible cause ; mais bientôt elle fut toute confuse de la manière dont il la regardait. Il ne l’avait jamais vue si jolie. Le bonnet qu’elle portait toujours, comme les grisettes de L…, avait empêché André de savoir si sa chevelure était belle. En découvrant cette nouvelle perfection, il resta naïvement émerveillé, et Geneviève devint toute rouge sous ses longs cheveux fins et lisses qui tombaient le long de ses joues. « Allez-vous-en, lui dit-elle, et, pendant que je vais me coiffer, cherchez dans l’atelier une rose que j’ai faite hier soir. La nuit est venue et la fièvre m’a prise comme je l’achevais. Je ne sais où je l’aurai laissée. Vous l’avez peut-être