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l’amour, et si vous m’interrogez, mon cœur essaiera de vous répondre.

— Et pendant ce temps, lui dit Geneviève en souriant, les médisants se tairont ! on les priera d’attendre, pour recommencer leurs injures, que j aie appris ce que c’est que l’amour, et que je puisse leur dire si je vous aime ou non.

— Non, Geneviève, on leur dira dès demain que je vous adore, que vous avez un peu d’amitié pour moi, que je demande à vous épouser, et que vous y consentez.

— Mais si l’amour ne me vient pas ? dit Geneviève.

— Alors vous ferez, en m’acceptant, un mariage de raison, et je mettrai tous mes soins à vous assurer le bonheur calme que vous craignez de perdre en aimant.

— Oh ! André, vous êtes bon ! dit Geneviève en serrant doucement les mains brûlantes d’André ; mais je vous crains sans savoir pourquoi. Je ne sais si c’est moi qui suis trop indifférente, ou vous qui êtes trop passionné ; j’ai peur de mon ignorance même et ne sais quel parti prendre.

— Celui que vous dictera votre cœur ; n’avez-vous pas seulement un peu de compassion ?

— Mon cœur me conseille de vous écouter, répondit Geneviève avec abandon ; voilà ce qu’il y a de vrai.

André baisait encore ses mains avec transport lorsque Henriette rentra.