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l’épouser, elle sera guérie. Je crois que cette parole-là vaudra mieux que toutes mes tisanes… Allez, allez, dépêchez-vous de la rassurer… Je m’en vais… je reviendrai savoir le résultat de la conversation.

— Oh ! pour Dieu, ne me laissez pas ainsi, dit André effrayé ; je n’oserai jamais me présenter devant elle maintenant et lui dire ce qui m’amène, si vous ne l’avertissez pas un peu.

— Comme vous êtes timide ! dit Henriette étonnée : vraiment voilà des amoureux bien avancés, et c’est bien la peine de dire tant de mal de vous deux ! Les pauvres enfants ! Allons, je vais toujours voir comment va la malade.

Henriette entra dans la chambre de son amie ; André resta seul dans l’obscurité, le cœur bondissant de trouble et de joie.




XI


La maladie de Geneviève n’était pas sérieuse ; une irritation momentanée lui avait causé un assez violent accès de fièvre, mais déjà son sang était calmé, sa tête libre, et il ne lui restait de cette crise qu’une grande fatigue et un peu de faiblesse dans la mémoire.

Elle s’étonna de voir Henriette la soulever dans ses bras, l’accabler de questions et lui présenter son