bon monsieur André, votre père donnera-t-il son consentement ?
André pâlit et recula d’épouvante au seul nom de son père. Il resta silencieux et atterré jusqu’à ce qu’Henriette renouvela sa question ; alors il répondit non d’un air sombre, et ils se regardèrent tous deux avec consternation, ne trouvant plus un mot à dire pour se rassurer mutuellement.
Enfin Henriette, ayant réfléchi, lui demanda quel âge il avait.
— Vingt-cinq ans, répondit-il.
— Eh bien ! vous êtes majeur ; vous pouvez vous passer de son consentement.
— Vous avez raison, dit-il, enchanté de cet expédient, je m’en passerai ; j’épouserai Geneviève, sans qu’il le sache.
— Oh ! dit Henriette en secouant la tête, il faut pourtant bien qu’il vous donne le moyen de payer vos habits de noces… Mais, j’y pense, n’avez-vous pas l’héritage de votre mère ?
— Sans doute, répondit-il, frappé d’admiration ; j’ai droit à soixante mille francs.
— Diable ! s’écria Henriette, c’est une fortune. O ma bonne Geneviève ! ô mon cher André ! comme vous allez être heureux ! et comme je serai contente d’avoir arrangé votre mariage.
— Excellente fille ! s’écria André à son tour, sans vous je ne me serais jamais avisé de tout cela et je n’aurais jamais osé espérer un pareil sort. Mais