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les couvertures de son propre lit pour l’envelopper. Ensuite elle alluma du feu, fit bouillir des herbes, acheta du sucre avec l’argent gagné dans sa journée, et, s’installant auprès de son amie, lui prépara des tisanes de sa composition, auxquelles elle attribuait un pouvoir infaillible.

La nuit était tout à fait venue, et le coucou de la maison sonnait neuf heures, lorsque Henriette entendit ouvrir la première porte de l’appartement de Geneviève. La pénétration naturelle à son sexe lui fit deviner la personne qui s’approchait, et elle courut à sa rencontre dans la grande salle vide qui servait d’antichambre à l’atelier de la fleuriste.

Le lecteur n’est sans doute pas moins pénétrant qu’Henriette, et comprend fort bien qu’André, n’ayant pas vu Geneviève de la journée, et rôdant depuis deux heures sous sa fenêtre sans qu’elle s’en aperçut, ne pouvait se décider à retourner chez lui sans avoir au moins échangé un mot avec elle. Quoique l’heure fût indue pour se présenter chez une grisette sage, il monta, et il s’approchait presque aussi tremblant que le jour où il avait frappé pour la première fois à sa porte.

Il fut contrarié de rencontrer Henriette ; mais il espéra qu’elle se retirerait, et il la saluait en silence, lorsqu’elle le prit presque au collet, et, l’entraînant au bout de la chambre, « Il faut que je vous parle, monsieur André, dit-elle vivement ; asseyons-nous. »