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m’avez mis là dans la poche, non pour moi, je n’y tiens pas, mais pour le progrès du beau et pour l’essor de la Muse ! D’ailleurs, j’en veux, j’en dois gagner un peu pour moi aussi, de l’argent ! Je n’oublie pas que ceci est un prêt éventuel que vous m’avez fait. Si dans trois ans Mauzères n’est pas en situation d’être vendu trois cent mille francs, je vous le rachète au même prix, entendez-vous ? J’exige qu’il en soit ainsi !

Comtois écrivit à sa femme, entre autres renseignements :

« Ça ira bien si ça dure. Il aurait l’intention de me mettre à la tête de sa maison, et je ne serais plus valet de chambre, mais plutôt économe. Ma foi, j’en ris, mais il paraît qu’il faut servir les artistes pour faire son chemin. »

Le baron s’endormit en rêvant la gloire et la fortune, Adriani en rêvant le bonheur et l’amour. À son réveil, l’artiste reçut des mains de Comtois la lettre suivante de Descombes :

« Ton avis arrive un jour trop tard. J’ai tout risqué, tout perdu ! Je t’ai ruiné, j’ai ruiné mon père et moi ! Mon père est parti ; moi, je reste. Oh ! oui, je reste, va ! Adieu, Adriani. Ah ! tu avais bien raison !… »

Adricini ouvrit en frémissant une autre lettre. Elle