Page:Sand - Adriani.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

que je crois qu’il a de l’amitié pour moi, je me demanderais pourquoi il me garde, car je ne lui sers qu’à le raser, et encore faut-il que je le guette pour l’empêcher de se raser lui-même. Je pense bien qu’il n’a pas toujours eu le moyen de se faire servir et qu’il n’en a pas l’habitude. Mais il paraît bien qu’il a celle de courir et d’échiner son monde, car je suis sur les dents, qui, par parenthèse, me font toujours bien mal.



Narration.


Adriani reçut, à Valence, un nouveau billet de Laure.

« Ne soyez pas inquiet, lui disait-elle, je suis en route ; mais la pauvre Toinette a une de ces migraines violentes qui exigent vingt-quatre heures de repos. Je la soigne, afin d’arriver plus vite. Je serai au Temple mardi soir. »

Adriani avait donc trente-six heures d’avance sur Laure. Il les mit à profit pour lui ménager une surprise. Il s’arrêta une matinée à Valence et mit à contribution tous les magasins de la ville pour se procurer des meubles, des rideaux, des vases d’ornement, des tapis, tout