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Pendant qu’Évenor savourait les caresses et les transports de sa famille, les exilés n’étaient pas accueillis par les leurs avec une joie sans mélange. Leur maigreur et leur pâleur que l’on ne s’expliquait point, car, dans cette heureuse région, nul n’avait jamais souffert de la faim et de la fatigue, inspiraient une sorte de crainte, et leurs mères elles-mêmes hésitaient à les reconnaître. Les vieillards s’inquiétaient davantage de leur aspect et se disaient tout bas entre eux :

« Voici du trouble et des agitations qui