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étaient punies et de leur départ et de leur retour. On les avait accueillies avec joie, mais on ne savait pas leur tenir assez de compte d’une faute rachetée par le repentir et fièrement expiée par le célibat, car les jeunes hommes restés dans la tribu leur avaient préféré celles de leurs compagnes qui ne l’avaient pas quittée, et leur existence était mélancolique, leur attitude chagrine et hautaine. Les jeunes parents se sentaient entraînés vers la nonchalance, lassitude de l’âme, qui s’empare d’autant plus aisément de l’homme qu’il a moins réfléchi et moins souffert. L’inexpérience