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» Tu m’as dit, ô Évenor, que, chez vous autres, on connaissait déjà la différence du mal au bien, et que l’on instruisait les enfants dans le respect et l’amitié les uns des autres, pour les empêcher de se nuire mutuellement, ce qui serait le préjudice de la famille et le mal chez la race humaine. Cette notion est grande et vraie. Dans notre race angélique, elle était ignorée parce qu’elle était inutile. Nous étions sans travail et sans passions. Mais si nous eussions été investis d’une puissance complète ici-bas et d’une possession plus durable des choses de ce monde, nous eus-