Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 2.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rivage. Ces montagnes qui vomissaient le feu étaient plus terribles que les frimas, et c’est ce qui nous les fit préférer. De leurs flancs entrouverts s’échappaient ces chaudes exhalaisons qui nous faisaient sentir encore la vie, et, sur leurs étangs de bitume, planaient ces lueurs pâles qui jadis rayonnaient sur toute la terre. Ces vapeurs étaient pourtant devenues délétères ; il semblait que les entrailles du monde se fussent corrompues ; mais, insouciant du danger, supérieur à la crainte de mourir, le dive s’asseyait sur les bords fragiles des cratères, et dédaigneux des