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toute heure si je mérite d’être ta compagne pour toujours. Songe, Évenor, que nous allons jurer à Dieu, devant Téleïa et dans toute l’ardeur de nos volontés, de nous appartenir l’un à l’autre dans cette vie et dans toute la suite de nos existences futures. Eh bien ! sais-tu à quoi je songe ? C’est que si je ne suis pas un être assez parfait pour te rendre heureux, tu seras troublé par moi et las de moi dans toute l’éternité. Voilà pourquoi j’hésite et me recueille ; voilà pourquoi je rêve et prie sans cesse. Si je devais être, dans l’hyménée, l’éternelle cause de ta souffrance, j’aimerais