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dois lui demander, et je sens déjà qu’il nous l’accorde ! Oui, je me sens inondé d’une secrète joie et comme investi d’une force nouvelle. J’apprends en cet instant qu’il est non-seulement possible, mais doux, de souffrir pour ce qu’on aime, et me voilà prêt à partir seul, sans faiblesse et sans désespoir, car je ne veux pas que tu me sacrifies ta mère ou que tu sois inquiète de moi. Je partirai et je reviendrai vite, sois en certaine ; rien n’est impossible à l’amour, je le savais, et à présent je sais que rien ne lui est difficile.