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que tu me chasses de ton sein ? Est-ce donc là le bonheur que tu voulais me donner ? Et comment veux-tu que mon hyménée ne soit pas mortellement flétri par ton absence ? Hélas ! j’étais si heureuse, il y a une heure, de songer que nous étions inséparables, et à présent, voilà qu’il me faut choisir entre Évenor et toi, et prévoir des jours où je pleurerai l’un ou l’autre ! Pourquoi nous as-tu révélé sitôt le mystère de notre existence ? Nous étions si jeunes ! Ne pouvions-nous savourer encore quelque temps la félicité qui nous était accordée !