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reprit la dive, et je vois bien que l’âme humaine est excessive dans la joie comme l’était la mienne dans les angoisses de l’amour maternel. Tous vos sentiments terrestres ont cette fièvre d’expansion que Dieu bénit sans doute et qu’il ne vous a donnée que comme un avant-goût des délices du ciel. Mais il vous a rendus capables aussi d’accepter les lois de la sagesse, car il sait que l’existence de toute créature mortelle doit être agitée et militante sur la terre. Gravez donc ma parole en vos cœurs ; un jour, vous reconnaîtrez qu’elle n’était pas inutile.