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pas si nous avons été des dives avant d’être des hommes. Je n’oserais pas dire non, car, depuis que tu nous entretiens de votre passage sur la terre, je me rappelle combien de fois j’ai rêvé des choses mystérieuses dont tes paroles me semblent une sorte d’explication. Oui, j’ai rêvé souvent que je quittais le rocher et que, me soutenant dans l’espace, je volais, non pas à la manière des oiseaux, mais plutôt à la manière des nuages, dans un air plus subtil, vers des rivages encore plus beaux que celui-ci. Mais ces doux songes devenaient peu à peu inquiets et pénibles, car je me