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raison du peu de durée de notre existence. C’est pourquoi nous comprenons mieux tes pleurs que la sérénité de tes pères, et ton cœur brisé que le cœur invulnérable de ton époux. Tu nous sembles plus grande, toi qui as souffert, que tous ces dives étrangers à la souffrance ; et, s’il nous faut souffrir un jour, le souvenir de tes luttes cruelles nous sera un meilleur enseignement que celui de l’impassible courage de ta race. L’esprit de l’homme est peut-être à jamais ouvert au doute en face de l’inconnu, mais sans doute son cœur sera éternellement accessible à la tendresse, et