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J’avais vu mes parents essayer de ce dernier moyen, à l’exemple de leurs pères, pour prolonger de quelques jours, non pas leur existence physique dont ils avaient fait le sacrifice, mais la lucidité de leur esprit aux approches de la mort. Moi, j’aurais embrasé la terre entière pour conserver mes enfants quelques jours de plus. La forêt résista à mes efforts. La séve printanière, pleurant de toutes les branches, avait humecté les feuilles sèches étendues au pied des arbres, et les oiseaux, occupés à construire leurs nids, enlevaient ou dispersaient les mousses et