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le miel que je rapportais de vos prairies. J’exposais ces pauvres créatures, élancées et faibles, aux rayons du soleil, espérant qu’il les adopterait pour ses fils et leur communiquerait les effluves de sa vie. Car, faut-il vous l’avouer, ô mes enfants ! j’étais tombée au-dessous de moi-même, et craignant le Dieu implacable des intelligences, je portais mon adoration vers ses œuvres secondaires. J’adorais le feu comme l’âme du monde, et je n’adressais plus d’hommages et de supplications qu’à l’astre du jour et aux flammes des volcans.