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fants ne sont-ils rien ? Ne remplacent-ils pas tout ce que nous avons perdu ? Pour moi, ils sont le pays, la race, la famille, le monde. — Aria souriait tristement ; il croyait que nos enfants n’étaient pas destinés à vivre. Hélas ! il voyait dans l’avenir. Mais sa prescience m’irritait, et quelquefois exaspérée, je hâtais sa fin par de véhéments reproches. Lui, angélique essence, me pardonnait mon délire et semblait me remercier de la douleur dont je l’avais abreuvé. Il mourut en me montrant le ciel, et les dernières paroles de sa voix