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aperçut et me dit un jour : Je sens s’éteindre en moi le flambeau de la vie. Ton amour seul me soutenait encore ; mais depuis qu’il s’est refroidi, la volonté de vivre m’abandonne rapidement. Ô Téleïa, chasse ce vain désir de disputer la terre aux enfants des hommes. Ne vois-tu pas que les nôtres sont déjà frappés de l’esprit de langueur qui a dévoré tous ceux de notre race, et que notre seul rêve de bonheur doit être de nous réunir tous bientôt dans un autre asile, au sein du clément univers !

Je ne pouvais accepter cet ardent désir.