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» Aria parlait dignement ; mais moi, ivre d’orgueil, et en même temps accablée par ma faiblesse, je voulais le détourner du devoir d’initier nos enfants à cette sublime et terrible croyance qui, depuis longtemps portée jusqu’à l’enthousiasme chez les dives, leur inspirait le mépris de la vie et l’amour de la mort. Vois les enfants des hommes, lui disais-je, ils redoutent le mal, ils fuient le danger, ils ne savent rien de l’autre vie, ils ne connaissent pas Dieu. Et cependant Dieu les bénit et les protége ; ils vivent, ils sont joyeux, bruyants, pleins d’énergie. Leur vie sem-