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activité dévorante, comme l’oiseau qui s’épuise jusqu’à la mort contre les barreaux de la cage, il usa les forces de sa volonté et les ressorts de son intelligence. Puis à la fin, vaincu, inerte, indifférent, il se coucha sous un arbre et ne songea même plus à cueillir ses fruits pour assouvir la soif qui le dévorait. Il ne se rendit jamais compte du nombre d’heures ou de jours qu’il demeura ainsi sans espoir, comme sans regret et sans désir. Quand, pressé par la faim, faible, mais guéri, et invité par le soleil à rentrer dans l’activité animale, il se mit à marcher le long du lac, il souriait et pleurait sans cause, il