Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À ce spectacle, lentement interrogé et savouré, l’enfant, transporté d’une joie mystérieuse et profonde, ne sentit plus ni douleur, ni inquiétude, ni fièvre, ni fatigue. Il n’eût pas su décrire ce qu’il voyait, ni rendre compte des harmonies qui caressaient tous ses sens ; mais il les sentait si bien, qu’il en subit le vertige, et, oubliant tout du passé, oubliant même tout de la veille, sachant bien qu’il allait à la découverte, mais ne se souciant pas d’autre chose, il s’enfonça ardemment dans le paradis terrestre, à la recherche de cet inconnu qui est l’extase de l’enfance, l’eni-