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qui lui avaient donné le jour étaient-ils les premiers nés d’un groupe appelé à la vie dans ces bénignes régions. Peut-être ce couple primitif, qui ne se rappelait pas avoir eu des ascendants, avait-il surpris dans la nature quelque scène mystérieuse autour de son berceau ; mais il ne l’avait sans doute pas comprise, ou la science des mots ne lui était pas venue assez vite pour lui permettre de révéler clairement sa vision avant de mourir.

De tous les enfants de la tribu, Évenor n’était ni le plus robuste ni le plus grand pour son âge. La force musculaire était en-