Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cation de certaines espèces n’était donc pas un fait accompli ; mais le plaisir inné dans l’homme de se familiariser avec les espèces différentes de la sienne, avait su vaincre la timidité naturelle des animaux intelligents. Les enfants surtout aimaient à se faire connaître et suivre par les brebis, les chèvres, les génisses et les chamelles. Ils avaient goûté leur lait, ils l’avaient trouvé bon, et les vieillards dont les dents n’attaquaient plus facilement les fruits et les racines, avaient souvent recours à ce lait des animaux, que les enfants leur apportaient dans des sébilles faites d’écorces et de feuilles, prenant tantôt à une