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tifs, je le sais, dans l’ordre social et historique ; mais cela ne prouve pas qu’ils ne soient pas absolus dans l’état de nature. Il n’est pas besoin d’un grand développement de l’intelligence et du raisonnement pour que le cœur parle et nous instruise de ce qui froisse ou déchire le cœur des autres. Un tout petit enfant, sur les genoux de sa mère, la voit pleurer. Il ne devine pas pourquoi elle pleure, mais il voit qu’elle pleure. Il sait que les larmes sont l’expression du chagrin ou tout au moins de la souffrance et de la contrariété. Il s’en rend compte, puisqu’il se sert des cris et des pleurs comme d’un langage pour ex-