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encore arrivés aux emplois, ne devraient-ils pas, à plus forte raison, déployer tous leurs efforts ?


823—828
Pi-pou-pien, Sio-tchou-kien
L’un prenait des roseaux pour en tresser (des nattes), l’autre ratissait des tablettes de bambou[1].
披蒲編,削竹簡


829—834
Pi-wou-chou, Tsie-tchi-mien
Quoiqu’ils n’eussent point de livres, ils savaient encore montrer de l’ardeur (pour l’étude).
彼無書,且知勉

Ici l’on cite des hommes qui, quoique privés de lire, furent cependant passionnés pour l’étude. Avant la dynastie des Han, à moins d’appartenir à une grande famille, on n’avait pas de livres, l’on ne pouvait s’en procurer qu’en en faisant des copies. De plus, on n’avait point de papier, et, à moins d’avoir de la soie, de la peau ou des tablettes de bambou, on ne pouvait les copier ; de sorte que les hommes pauvres et sans ressources ne pouvaient obtenir des livres. Sous la dynastie des Han, Lou-wen-chou, faisant paître des brebis près d’un grand lac, prenait des joncs, les tressait et en fabriquait des nattes. Il emprunta le Chang-chou (le Chou-king), le copia et le lut.

Kong-yang-hong, à l’âge de cinquante ans, faisait paître des porcs dans une forêt de bambous. Avec son couteau, il ratissa l’écorce. verte des bambous[2], emprunta un Tch’un-tsieou, le copia et le lut. De cette manière, ces deux hommes se rendirent célèbres dans leur

  1. Pour y tracer des caractères avec un style.
  2. Afin d’y tracer des caractères avec un style.