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devint de jour en jour plus riche ; sous Mou-koug, de Thsin, sa puissance ne fit que s’augmenter.

Hoeï-wen, ayant pris le titre de Wang (roi), envahit successivement différents royaumes. Tchao-siang étendit encore davantage sa puissance et engloba toutes les principautés. L’empereur Nan-wang lui offrit ensuite ses domaines, et la maison des Tcheou fut ruinée. Le pouvoir passa ensuite à Hiao-wen-wang et à Tchao-siang-wang. Ce dernier détruisit les Tcheou, et ainsi s’éteignit la dynastie de Ki[1]. Ensuite surgit l’empereur Chi-hoang-ti. Il passe pour fils de Tchoang-siang-wang ; mais sa mère était déjà enceinte de lui, avant d’entrer au palais où elle mit au monde Chi-hoang-ti, qui en réalité était le fils de Liu-chi. Il succéda frauduleusement aux Thsin, et le nom de Ing s’éteignit. Chi-hoang, ayant hérité d’une puissance formidable, s’empara de six royaumes, et fonda la monarchie. Il gouverna l’empire par la force et la violence, fit fabriquer des armes et construisit la Grande muraille. Il brûla le Livre des Vers (Chi-king) et le Livre des Annales impériales (Chou-king), attacha une grande importance aux lois pénales, abolit l’usage des noms posthumes, se décerna lui-même le titre de Chi-hoang (premier empereur) et eut le désir de transmettre son trône à dix mille générations (c’est-à-dire, à un nombre infini de ses descendants). Il régna trente-sept ans. Comme il faisait une tournée du côté de l’Est, il mourut dans un lieu appelé Cha-kieou. Un comique nommé Tchao-kao, fit périr Fou-sou, l’héritier légitime, en vertu d’un faux décret, et mit sur le trône Hou-haï, encore en bas-âge, sous le nom de Eul-chi[2]. Ce prince était dur et cruel, il acccabla le peuple d’impôts, fit périr les membres de sa famille, construisit des palais et des parcs. Alors le peuple émigra et l’empire tomba dans le plus grand désordre. Un homme du pays de Tch’ou, nommé Tchin-ching, leva des troupes, mais il ne réussit point et fut complètement battu. Cette révolte fut suivie de celle de Hiang-liang et de Hiang-yu, lequel proclama empereur un descendant de la maison de Thsou pour attaquer la famille de Thsin.

  1. C’est-à-dire, la dynastie des Tcheou. On lit dans le dictionnaire Choue-wen : L’empereur Hoang-ti, résidant près de la rivière Ki, prit ce nom pour son nom de famille. Les Tcheou héritèrent de ce même nom de famille.
  2. Eul-chi, signifie seconde génération. Eul-chi, fils de Chi-hoang, ne régna que trois ans.