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Le Chi-king se compose de quatre parties. La première s’appelle Koue-fong ; c’étaient les vers que le peuple chantait habituellement. Les princes feudataires les recueillaient et les présentaient à l’empereur. L’empereur, après les avoir reçus, les confiait au chef de la musique, pour juger par là de la pureté ou de la corruption des mœurs du peuple, et connaître aussi les mérites et les défauts de l’administration.

La deuxième partie s’appelle Siao-ya (ce qui est droit ou excellent dans l’ordre inférieur). Ces poésies se chantaient lorsque les Khing (ministres) et les Ta fou venaient faire leur cour à l’empereur, et lorsque les princes des différents royaumes envoyaient des ambassadeurs au-devant des officiers de l’empereur qui avaient rendu des services à l’État.

La troisième partie s’appelle Ta-ya (ce qui est droit ou excellent dans l’ordre supérieur). Ces poésies se chantaient quand l’empereur traitait les princes feudataires, les Khing (ministres), ainsi que les magistrats ; on les chantait aussi quand l’empereur réunissait dans son palais les King (princes), les Khing (ministres) et leur donnait un festin. On appelle ces poésies du nom de ya (droit, excellent), parce que le style en est correct, sévère, gracieux, élégant, et, par là, elles diffèrent essentiellement des chansons populaires appelées Koue-fong.

La quatrième partie s’appelle Song. Ce sont des morceaux de musique que l’on chantait lorsque l’empereur offrait des sacrifices dans le temple des ancêtres, pour louer et exalter les anciens princes. On y a ajouté les chants solennels du royaume de Lou et ceux de la dynastie des Chang.

Le tout s’appelle du nom général de Sse-chi ou les quatre sortes de poésies que les étudiants doivent lire et chanter.

Sous la dynastie des Han, un lettré, nommé Mao-tchang, les a réunies en un seul ouvrage. C’est pour cela que quelques personnes les appellent Mao-chi (les poésies de Mao, c’est-à-dire les poésies publiées par Mao-tchang). Tchou-tseu en a donné un commentaire.


475—486
Chi-ki-wang, Tch’un-thsieou-tso. — Yu-pao-pien, Pie-chen-ou.
Le Tch’un-thsieou fut composé dès que les poésies eurent péri (eurent cessé d’être en usage).
Il contient approbation et blâme ; il distingue le bien et le mal.[1].
詩既亡,春秋作 。寓褒貶,別善惡
  1. Note de Wikisource : Les six derniers caractères 481-486 manquent dans l’original. Traduction approchée : [Ce livre] contient approbation et blâme ; il distingue le bien et le mal.