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En tête de toutes les actions, il faut placer la piété filiale. C’est ce que les jeunes étudiants ne peuvent s’empêcher de savoir.

Jadis, du temps des Han, vivait Hoang-hiang, du pays de Kiang-hia. Dès l’âge de neuf ans, il savait pratiquer la piété filiale. En été, à l’époque des grandes chaleurs, il ventilait les rideaux de son père et de sa mère, afin de rafraîchir l’oreiller et la natte (de leur lit) et de chasser les mouches et les cousins, pour procurer un sommeil tranquille à ses parents. Dans les froids rigoureux de l’hiver, il réchauffait avec son propre corps la couverture, l’oreiller et la natte de ses parents, afin qu’ils dormissent chaudement. Quoiqu’on puisse dire que le naturel qu’il avait reçu du ciel le portait à pratiquer de si bonne heure la piété filiale, cependant, le soir, arranger le lit de ses parents[1], les visiter le matin, réchauffer leur couche en hiver, la rafraîchir en été, est un devoir prescrit aux fils par les rites.


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Yong-sse-souï, Neng-jang-li — Ti-yu-tchang, I-sien-tchi
Yong, à l’âge de quatre ans, put céder des poires ; le respect envers les aînés est ce qu’il faut apprendre avant tout.
融四歲,能讓梨。弟於長,宜先知

Pour fortifier les relations sociales, rien n’est plus important que l’affection fraternelle. Les jeunes étudiants doivent connaître les devoirs réciproques des frères aînés et des frères cadets.

Sous la dynastie des Han, vivait Khong-yong, du royaume de Lou. Dès l’âge de quatre ans, il connaissait déjà les principes de l’affection fraternelle, du respect et de la déférence. À cette époque, quelqu’un ayant donné à sa famille un panier de poires, ses frères aînés prirent à l’envi (les plus belles) ; mais Yong seul vint après les autres et choisit les plus petites. Comme on lui demandait la cause de ce choix, il répondit : Étant le plus petit, je dois naturellement prendre les plus petites. On peut voir là une preuve de son humilité,

  1. Li-ki, chap. Khio-li : « Hoang-ting, » c’est-à-dire lecti stoream componat.