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ctuelles. Je me flatte d’en avoir quelques idées, mais ce siècle n’est point fait pour les recevoir.

QUANT à mes Principes de Dynamique, que vous souhaitez voir développés davantage, ils ont pris naissance dans la même Métaphysique, très différente de celle qu’on enseigne dans les Ecoles, ce qui les rend inaccessibles à bien des Géomètres, qui méprisent toute Métaphysique, hormis celle, qui nait de l’imagination, que je méprise à mon tour, après m’y être assez longtemps attaché dans ma première jeunesse. Je crois vous avoir déjà marqué dans une autre occasion, que c’est par de simples considérations abstraites du tems, de l’espace, de la cause & de l’effet, etc. que je suis arrivé à ma nouvelle manière d’estimer la puissance ou force vive des Corps en mouvement. Et je suis persuadé que c’est la véritable source, où il faut aller chercher l’origine de ces sortes de vérité. Cependant, comme bien des gens souhaitent plutôt de sentir que de comprendre, j’approuve qu’on emploie d’autres preuves tirées de choses sensibles, qui peuvent servir à convaincre plus facilement des vérités importantes, ceux qui ne veulent pas remonter si haut. En général il est bon qu’on se mette à la portée de tout le monde, pourvu que la vérité n’en souffre pas. La force est donc comme le produit de la masse par le carré de la vitesse, & le tems n’y fait rien, comme la démonstration, dont vous voulez faire usage, le montre clairement. Mais l’Action n’est point ce que vous pensez : la considération du tems y entre ; elle est comme le produit de la masse par l’espace & la vitesse, ou du tems par la force vive. J’ai remarqué que, dans les modifications de mouvemens, elle devient ordinairement un Maximum ou un Minimum : on