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chacun en pense. La seule chose qu’il se propose de prouver, est, qu’il a reçu ces Lettres telles qu’elles sont ; qu’il les donne telles qu’il les a reçues ; qu’il les a supposées bonnes & authentiques, & sur-tout qu’il n a jamais eu la pensée d’en citer le Fragment en question pour faire tort à autrui. Pour le reste, il lui importe fort peu de savoir avec certitude, par qui ou à qui ces Lettres ont été écrites. Si ces sortes de pièces sont intéressantes pour la Philosophie, elles ne le sont qu’à cause des choses qui s’y trouvent, la valeur desquelles ne dépend nullement de quelque petit fait de pure curiolité.


Lettre de Mr. de Leibniz, dont
Mr. Koening a cité le Fragment.


      Monsieur,


Je suis charmé d’apprendre que vous soyiez rétabli de l’incommodité dont votre dernière faisoit mention. Pour l’intérêt des sciences & celui de vos amis, vous devez vous ménager, & user sobrement du plaisir des longues méditations, qui peuvent ruiner aisément la meilleure constitution. Je vous ai témoigné dans ma précédente, combien je suis aise que vous soyez aussi content de votre place, que ceux qui vous l’ont conférée le sont de vous. J’espère que cet heureux commencement sera suivi d’autres agrémens, auquel je me ferai un plaisir de contribuër toutes les fois que j’en aurois l’occasion. N’aïant pas eu le tems cette fois de toucher aux matières de Géométrie, que vous me proposez, je me contenterai de répondre à