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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

du fils de Maïa ; la descente d’Aristée chez les Océanides dans les grottes merveilleuses de corail et d’émeraude ; les courses d’Io à travers l’Asie ; Cypris couronnée de violettes et portée sur une écume d’or, et les grands Dioscures, à qui l’on sacrifie des agneaux blancs du haut de la poupe, Castor, dompteur de coursiers, et l’irréprochable Pollux, et leur sœur la divine Hélène.

Il disait aussi la terre généreuse, dispensatrice des douces richesses, l’Océan, père des choses, le retour des saisons, les arbres féconds en fruits, les champs, les moissons, les troupeaux, les travaux du fer et du bois, et les belles cités qu’emplit le murmure des hommes.

Hyalis ne comprenait qu’imparfaitement les paroles du vieillard. Assis à terre à ses pieds, il l’interrogeait, lui faisait de timides questions ; Glaucos répondait complaisamment ; les récits s’enchaînaient aux récits ; et souvent la lune découpait leurs ombres immobiles sur l’herbe des prairies silencieuses.