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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN




Il grandit, et les forces secrètes de l’âge le rapprochèrent des nymphes qui peuplaient les bois d’alentour. Sous l’aiguillon de l’antique désir, il s’émut des toisons rousses qui luisaient derrière les arbres, poursuivit les dryades qui riaient dans les feuilles, guetta les grasses naïades vautrées dans la terre molle autour des étangs et qui disparaissaient soudain dans un cliquetis de roseaux entrechoqués…

Fidèle à son origine, il apporta d’abord à ces jeux une fougue passionnée ; il connut les faciles étreintes, le mélange ardent des corps, les chairs foulées comme le raisin d’automne dans les cuves ; mais, en de tels transports,