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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

presque rougir, atteinte dans les secrets replis de son cœur par la véridique parole du prêtre.

Des années et des années passèrent. Maurice mourut accidentellement, et, comme à la mort de Lydie, sa première femme, il avait acheté une concession et fait élever un monument, ce fut près d’elle qu’il fut enterré.

René acheva ses études et, presque aussitôt après, reçut l’offre d’un poste lointain dans les colonies, qui pouvait devenir le point de départ d’une brillante carrière. Comme il hésitait, à cause de Divine, qu’il aimait comme sa mère, ce fut elle qui le pressa d’accepter, brisant ainsi la dernière attache vive de son cœur.

Et, de nouveau, elle fut reprise par la solitude.

Elle loua une petite maison éloignée du centre de la ville, dans une rue déserte, aux pavés verdis de mousse, et que bordaient en partie les murs d’un jardin d’hospice.

Tout le jour, dans les pièces parées d’antiques