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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN




Divine grandit ; et, à travers les crises d’une puberté douloureuse, sa sauvagerie native se développa encore. Elle se repliait maintenant au moindre contact. Une certaine gaucherie physique en résultait, qui relevait comme d’une pointe acidulée sa beauté essentiellement attendrissante. Ses cheveux sombres, séparés au milieu et glissant le long des tempes qu’ils couvraient, encadraient d’une ogive grave son front pur, doucement bombé ; ses yeux, d’un bleu à peine teinté, avaient comme un air de bijoux très anciens ; sa bouche, presque toujours close, se creusait sensiblement aux angles. Telle, on la jugeait froide, dédaigneuse même ; elle laissait dire, mettant