Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
283
POÈMES INACHEVÉS


Petites mains d’enfant sur les touches d’ivoire,
Jouez naïvement le vieux maître ingénu :
Tout frissonne et s’éveille au fond de la mémoire
Comme un bois plein d’oiseaux quand le jour est venu.



C’est l’alouette aux champs, c’est la chambre à l’aurore,
C’est le premier rayon aux tuiles du vieux toit,
C’est le rire argentin dans l’escalier sonore
Et l’eau bénite, encor tremblante au bout du doigt.



Et l’homme [.............................]
Poussant du fond de l’âme un soupir d’exilé,
Sent moins lourde à traîner sa besace de vices
Quand sur son cœur fiévreux cette eau pure a passé.



Il écoute et voici que de petites fées
Vont sautillant parmi les notes de cristal,
La source au bois jaillit et par douces bouffées
S’exhalent les parfums légers du ciel natal.